Business immobilier: coup de pouce aux acquéreurs et promoteurs de morcellements

L’Economic Development Board (EDB) a officiellement lancé le National Electronic Licensing System (NELS). Celui-ci, financé à 90 % par l’UE, réduit les procédures pour les demandes de morcellement. Toutefois, il remet en cause l’avantage donné aux grands propriétaires terriens.

 

Spéculation foncière, reclassement des terres agricoles et boisées en terrains constructibles, montée des prix de terrains, invasions de riches étrangers. Ces questions ont été soulevées jeudi, à Ébène, après le lancement officiel du NELS, un système électronique pour faciliter l’obtention d’un Building and Land Use Permit dans une demande de morcellement. En opération depuis octobre 2018, il a été officiellement lancé plus d’un an après. Charles Cartier, chairman de l’EDB, soutient qu’il a facilité l’octroi de 1 500 permis depuis.

 

Le coût du projet : 5 millions de dollars, dont 90 % du montant a été financé par l’Union européenne (UE) sous l’Economic Partnership Agreement (EPA). Est-ce un projet si prioritaire que l’Europe a accepté d’y mettre autant d’argent ? N’y avait-il pas d’autres besoins plus importants, comme l’informatisation des hôpitaux, qui aurait diminué les longues queues de malades aux comptoirs ? À ces questions, Vincent Degert, ambassadeur de l’UE à Maurice, répond que NELS est un projet économique et que l’EPA ne finance pas le social.

 

Mais la facilitation de morcellement de terres pour quelques «happy few» concerne-t-elle l’économie ? À cette question, l’attachée de presse de l’EDB a pris le bras de l’ambassadeur pour lui éviter d’y répondre. Interrogé, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, se dit convaincu que l’achat de terrains par des étrangers constitue un investissement pour le pays. Il s’est ensuite embarqué dans une longue explication sur les bienfaits que représente, pour notre économie, l’installation d’étrangers dans des villas.

 

 

Le ministre des Terres et du Logement, Steve Obeegadoo, n’est pas d’accord que le business de morcellement ne concerne que les riches propriétaires terriens et que ce gros investissement de 5 millions de dollars dans le système NELS est un cadeau à de riches propriétaires. Il veut rassurer en disant aussi que tout le pays ne sera pas morcelé pour être vendu en lots. Et que ni l’agriculture ni les zones sensibles ne disparaîtront sous le béton.

Quid de Pomponnette ?

Steve Obeegadoo botte en touche sur le sujet de Pomponette. À cette question, le ministre répond qu’il serait disposé à en parler dans une interview séparée. Cette fuite en avant du ministre face à cette question a fait réagir Carina Gounden et Yan Hookoomsingh du mouvement Aret Kokin Nu Laplaz. Ils espèrent que Steve Obeegadoo tiendra parole car c’est lui qui avait annoncé que tout serait fait en consultation avec la société civile. Ils rappellent aussi que dans les projets de Pomponette, non seulement aucun hôtel n’a été construit, mais Rs 20 millions de frais de bail sont dus aux autorités. Et que le délai pour la construction de l’hôtel a expiré depuis juillet 2019.

Huit exportateurs de fruits et légumes frais au Fruit salon Logistica 2020

Sa mission : promouvoir les investissements. Pour se faire, l’EDB a permis à huit exportateurs de fruits et légumes frais mauriciens de se rendre au Fruit Logistica 2020, salon international de commercialisation de produits frais, du 5 au 7 février, à Berlin, en Allemagne. Cela, afin de maintenir, voire consolider, notre présence sur le marché européen. Le Fruit Logistica aide à promouvoir les fruits et légumes mauriciens auprès d’acheteurs, de négociants et de distributeurs influents. Rassemblant plus de 3 200 exposants et plus de 78 000 visiteurs professionnels de 135 pays annuellement, ce salon a permis aux opérateurs mauriciens d’explorer de nouvelles opportunités de marché, de se familiariser avec les technologies agricoles innovantes, mais aussi de développer de nouvelles entreprises. D’ailleurs, l’exportation des produits frais mauriciens progresse. En effet, en 2018, elle a atteint les Rs 197 millions, comptant principalement des ananas Victoria au coût de Rs 63 millions ou encore des litchis à Rs 84 millions.

Source: lexpress.mu