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Le Club Export vise le Mozambique

Les entreprises réunionnaises ont beaucoup à apporter aux autres pays de la zone, notamment en termes de services

LORS de la dernière assemblée générale du Club Export Réunion, Laurent Lemaître a dressé le bilan de sa première année de mandature.  «L’un des objectifs que je me suis fixé suite à mon élection est de sensibiliser nos adhérents et futurs adhérents à l’importance d’une démarche commune afin de limiter les initiatives individuelles.  Lorsque nous exportons, nous devons proposer quelque chose de cohérent ; nous aurons ainsi plus de chance de décrocher des marchés».  Cette année passée a également été marquée par la multiplication de projets dans des territoires comme Maurice et Madagascar, mais également par la création de nouvelles opportunités dans une zone plus large, notamment le Kenya et le Mozambique.

 

«Les entreprises réunionnaises ont beaucoup à apporter aux autres pays de la zone, notamment en termes de services.  Je pense que c’est ce qui fait notre valeur ajoutée.  Faire des affaires hors de La Réunion, ce n’est pas renier notre île.  Nous avons des savoir-faire et nous devons en être fiers.  Il faut que nous apprenions à communiquer sur notre image.  Nous avons absolument besoin d’une marque territoriale pour mettre en avant nos compétences», ajoute le président du Club Export.  Une volonté de restructurer et de pérenniser les équipes qui travaillent au sein de l’association.

 

Le Club Export Réunion compte désormais cinq salariés à temps plein à La Réunion et trois correspondants dans la zone océan Indien (Maurice, Seychelles, Madagascar) en partenariat avec Business France et France Volontaires.

 

Le Club Export a insisté sur les opportunités d’affaires pour les entreprises réunionnaises au Mozambique.  Ce pays d’Afrique australe s’apprête à lancer le développement de ses gigantesques réserves gazières dans les mois et années à venir, ce qui va générer la création de milliers d’emplois dans la région.  Un projet colossal qui fixe toutes les attentions dans la zone océan Indien, voire au-delà.  Une opportunité que le Club Export Réunion a bien identifiée.

 

«D’ici à l’année prochaine, Total aura racheté le groupe américain Anadarko, spécialisé dans le gaz.  C’est une réelle opportunité pour les entreprises française, donc pour nos entreprises également.  Tout est à construire : infrastructures sanitaires, sécuritaires, logements.  15 000 – 20 000 emplois devraient être créés», explique Laurent Lemaître.  En tout, ce sont environs 150 milliards de dollars en investissements privés prévus pour ce projet.  «La Réunion ne peut pas passer à côté.  Nous devons créer une offre pour nos entreprises afin de les aider à répondre aux futurs appels d’offres privés.  Nous allons réfléchir à l’opportunité de conduire très prochainement une délégation là-bas».

 

Parallèlement, le Club Export a organisé une matinée d’informations consacrée aux Seychelles à destination de ses adhérents.  Une conférence «pour comprendre le consommateur seychellois» s’est ainsi tenue à l’hôtel Le Mercure Créolia, à Saint-Denis, en présence d’une trentaine de chefs d’entreprise venus assister à la présentation faite par Oliver Bastienne, président de la SCCI, la chambre de commerce et d’industrie des Seychelles.  Il était accompagné d’Iouana Pillay, la secrétaire générale de la SCCI, et de Kevin Themyr, chargé de coopération économique Réunion-Seychelles pour le Club Export Réunion dans l’archipel.  Oliver Bastienne a fait une présentation détaillée des divers aspects de l’économie seychelloise et a encouragé les acteurs privés de La Réunion à investir aux Seychelles.

 

Après avoir dressé un portrait macro-économique global de la destination Seychelles, un focus particulier a été fait sur les opportunités dans le secteur de la construction, des télécommunications, du tourisme, du développement durable, de la pêche et de la FinTech (technologie financière).  La proximité culturelle entre les deux îles, de même que les enjeux communs rencontrés dans les défis que pose l’insularité, doivent amener à l’émergence de partenariats commerciaux.  Parmi les idées évoquées, partager un pool d’experts bilatéral ou encore de travailler à la création d’une marque territoriale mettant en avant les savoir-faire respectifs de chacun des territoires.

 

Le marché seychellois a une croissance stable de son Pib, c’est un micromarché (80 000 habitants) basé sur la qualité et un fort potentiel touristique.  Il y a des liquidités disponibles à l’investissement.  La formation des jeunes pour promouvoir le développement territorial  et les projets de développement durable sur l’archipel sont également des volontés fortes du président de la SCCI.  «Nous sommes très heureux d’accueillir la délégation seychelloise.  La Club Export Réunion croit fortement au développement des relations entre nos îles.  Que ce soit dans les télécommunications, le BTP ou le tourisme, nous avons la possibilité d’accroître notre présence dans l’archipel», a expliqué Laurent  Lemaître.

 

 

Le Club Export organise une mission aux Seychelles en ce mois d’octobre avec des entreprises de La Réunion dans le but de poursuivre la collaboration bilatérale établie depuis quatre ans.  Une délégation de 12 entreprises est d’ores et déjà composée.  Les Rencontres se dérouleront sous la forme de conférences, de visites de sites et de rendez-vous B to B.

Source: Business magazine