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L'Ile Maurice peut-elle devenir le pôle technologique de l'Océan Indien ?

Hier, le Dr. Ramesh Caussy, a rencontré le Premier Ministre Pravind Kumar Jugnauth à Paris. Mauricien installé en France et diplômé de Polytechnique, il est l’inventeur du robot Diya One qui permet de purifier l’air, de gérer la climatisation et la luminosité des espaces intérieurs. Ce robot a été développé dans le cadre des recherches de son entreprise Partnering Robotics qui a reçu le prix « Most Promising technology » de la French Tech.

 

 

Le chercheur est confiant au sujet du développement des nouvelles technologies à l’Ile Maurice et apprécie la vision du Premier Ministre. Ce-dernier rappelle l’enjeu important de faire intervenir la diaspora pour développer des compétences techniques à l’intérieur du pays en matière de technologies. 


 

Récemment le Dr Caussy est intervenu lors d’une conférence à Maurice sur la blockchain. Il a longuement été applaudi après la présentation de son robot, commercialisé pour l’instant à Paris et à Dubaï. Mais alors que certains investisseurs sont venus à sa rencontre pour lui proposer des financements, aucune institution publique n’a proposé ses services, que ce soit l’Economic Development Board ou bien l’Université de Maurice. Le Dr Ramesh Caussy déplore ce désintéressement et affirme que le développement de Maurice en tant que hub technologique doit absolument passer par une implication et une politique structurée du gouvernement. Il faut convaincre le gouvernement que ce secteur peut créer de l’emploi et faire de Maurice un indicateur technologique légitime dans l’Ocean Indien. Selon lui, l’Ile Maurice a besoin « de planification avec une réelle volonté de changement ; pas de bricolage épisodique. Il faut un cadre avec une trame de fond et les outils de déploiement nécessaires avec des leaders qui savent s’adapter au changement ». L’Ile Maurice n’a pas encore vraiment lancé son appareil technologique mais le Dr Caussy y voit un fort potentiel : « soit on s’y prépare, soit on reste dans l’attente et on est condamné à acheter ce que les autres ont élaboré et qui est adapté à leurs écosystèmes ». Le chercheur soutient l’initiative gouvernementale du  Sandbox Licensing qui selon lui a encore besoin de plus de fluidité mais qui est un réel pas en avant.

 

Le chercheur ne cesse de rappeler l’importance de la formation dans la perspective de placer l’Ile Maurice comme pôle technologique de l’Océan Indien. Les Mauriciens ont besoin d’une réelle expertise technique qui doit être détenue et transmise par des leaders et personnalités mondiales de la technologie. C’est cette transmission de compétence et cette image forte qui permettra au pays de véritablement se lancer : « si nous voulons rayonner en Afrique, ce sera à travers la qualité et l’excellence. Il faut des personnes qui ont consacré des années à la recherche, qui ont vu des applications d’envergure mondiale dans les grandes compagnies qui créent la valeur ».

 

Aussi, et le gouvernement mauricien en prend de plus en plus conscience, c’est sur la diaspora que l’Ile Maurice doit miser pour développer ses savoirs techniques. C’est en ralliant les profils à hautes compétences que le pays pourra bâtir son expertise, la transmettre, et à terme devenir un pôle d’influence. Selon le Dr Caussy, il faut construire un écosystème qui connecterait entreprises, instituts de recherches, politiques publiques et formations.

 

 

De son côté, le chercheur pense évidemment à revenir à Maurice pour poursuivre le développement de Partnering Robotics : « si je crée une structure à Maurice, elle accueillera bien sûr la recherche afin qu’elle s’applique à Maurice, à l’Océan Indien, aux pays africains et au-delà ».