L'économie océanique à l'Île Maurice

 

 

La ZEE mauricienne compte 2.3 millions de km². Dans cette zone, l’économie bleue représente 10% du PIB de l’île et permet d’employer 7.000 personnes. Les trois grands piliers de l’économie océanique sont le tourisme côtier, les activités portuaires et les produits de la mer. Le gouvernement a pour objectif de doubler la contribution de l’économie océanique dans le PIB. En effet, de nombreuses opportunités existent et le secteur a un fort potentiel pour affirmer son rôle de pilier de l’économie mauricienne.

 

 

L’état des lieux de l’économie océanique mauricienne

Il est bien connu que l’Ile Maurice ne dispose que de très peu de ressources naturelles sur son sol. Cette réalité a d’ailleurs permis à l’île de développer rapidement les industries secondaires et tertiaires. En revanche, les zones maritimes mauriciennes sont très riches, si bien qu’elles concentrent 99% des ressources naturelles exploitables par l’Île Maurice.

 

En 2015, le gouvernement mauricien a affirmé sa volonté de faire contribuer au maximum l’économie océanique dans le PIB. Le ministère de l’Economie océanique, des Ressources maritimes et de la Pêche a été créé et s’engage à la mise en place d’un cadre juridique et d’un organisme de règlementation pour toutes les activités économique liées à l’Océan. Certaines de ces mesures devraient être prises dans le prochain budget.

 

Un des principaux atouts de l’Ile Maurice sur l’économie océanique et sa vaste ZEE (2.3 millions de km²). Pour l’instant le déploiement des moyens d’exploitations sur cette ZEE est minime par rapport au potentiel qu’elle compose. Le gouvernement a pensé à acheter ou louer un navire de recherches mais l’investissement serait trop onéreux et les dépenses non soutenables. Toutefois, les scientifiques Mauriciens participent à des projets de recherche, mais à bord de navires de recherches étrangers.

 

L'émergence d'un pôle maritime

Maurice est localisée sur un emplacement stratégique, le long de la principale route commerciale maritime de la région Sud de l'Océan Indien, sur laquelle 3000 bateaux naviguent chaque année. L'objectif à Maurice est de devenir un pôle maritime régional de premier rang. 

Des fonds conséquents ont été injectés afin de moderniser le port (6 Milliards MUR), d'acquérir de nouveaux matériaux permettant l'accueil des navires notamment.  Maurice envisage de continuer sa quête de développement et modernité pour enfin devenir numéro 1 dans la Région.

 

Quant aux activités liées au port maritime, il existe un cadre juridique bien établi qu'il est important de noter.  Cela s'étend de la loi nationale sur les ports de 1998 à 5 différentes Conventions Internationales régissant largement ce secteur. 

 

Pour améliorer son avantage concurrentiel,  il faut mettre en exergue l'intangible, tel que l'emplacement stratégique de Maurice, les opérations pouvant se dérouler 24h/24h et 7j/7j, les tarifs et la fiscalité compétitifs, ainsi que la fiabilité des opérations menées. 

La richesse des fonds marins de la ZEE mauricienne

 

L’expertise de l’Ile Maurice (gouvernement et secteur privé) dans toutes les activités de l’économie océanique est la pêche. La plupart des ressources qui se trouvent dans les zones de pêches dites traditionnelles sont connues, répertoriées et gérées à travers un système de quotas qui assure une pêche durable. Des tests vont être réalisés autour de l’île Rodrigues : sa position sur un très grand plateau avec des régions peu profondes laisse présager un grand potentiel. L’île Maurice maitrise aujourd’hui, grâce à l’aide de l’Union Européenne, la technique de la « Potential Fishing Zone » : utiliser les images satellites combinées à des informations météorologiques pour déterminer les localisations potentielles des bancs de poissons.

 

Quant au pétrole, il est probable d’en trouver quelques puits dans la zone maritime cogérée avec les Seychelles. Le département des zones maritimes du Ministère de la Défense est en train de travailler sur ce créneau.

 

Une stratégie bien structurée pour un secteur riche en opportunités

 

Pour doubler la contribution de l’économie océanique dans le PIB, le gouvernement a adopté une stratégie sectorielle bien définie :

  • Renforcer les secteurs existants : tourisme côtier, activités portuaires, pêche et produits de la mer,
  • Soutenir le développement des secteurs émergents : aquaculture, services maritimes, commerce maritime,
  • Nourrir les nouveaux secteurs : biotechnologie maritime, extraction de gaz et de pétrole offshore, les énergies renouvelables de milieu marin.

 

Les activités portuaires

Depuis sa découverte, l'Île Maurice a servi d'escale aux commerçants de la route des épices. Situé au carrefour des routes de l'Afrique, de l'Asie et de l'Europe, son port a aujourd'hui conservé sa position stratégique et incontournable dans l'Océan Indien. En 1992, le gouvernement mauricien a créé la zone Port-Franc des terminaux de Port-Louis qui met a disposition 300 000 km² d'entreposage aux acteurs logistiques.

Les activités d'eaux profondes

Beaucoup d'innovations permettent d'utiliser les caractéristiques des eaux profondes pour des applications écologiques dans les zones littorales : la See Water Air Conditioning (SWAC, climatisation par l'eau profonde), l'extraction de minéraux, la thalassothérapie sont des exemples d'utilisation de cette ressource économique, écologique et complètement naturelle : ces solutions à envisager pour les Etats comme Maurice qui sont très tournés vers la mer.


Pêche, produits de la mer et aquaculture

Maurice est un véritable hub de fruits de mer de renommée internationale, reconnue pour sa grande qualité. Avec une ZEE aussi vaste, un port maritime moderne, un cadre légal et un régime fiscal favorable, Maurice est une destination de premier choix concernant les investissements relatifs au secteur de la pêche, des produits de la mer et de l'aquaculture. Ce secteur contribue à 1,3% du PIB et représente 9,1% des recettes d'exportation en 2019. L'UE étant le troisième plus grand importateur de poissons provenant de Maurice, cela est rendu possible par la certification du poissons et des produits marins que peut produire l'île.