OCÉAN indien: ÉPICENTRE de la croissance à venir

L'intégration régionale de l'Océan Indien

 

L’île de La Réunion, pour répondre à des exigences d'attractivité, possède quelques atouts certains : un secteur touristique porteur, une croissance positive mais surtout une consommation forte. Pour preuve, en 2015 la croissance était de 3,1% à La Réunion contre 2,8% en Métropole.

Le 13 Juin 2018, l’Union des Chambres de Commerce et d’Industries de l’Océan Indien (UCCIOI) s’est efforcée de présenter un bilan du partenariat engagé depuis 2015 avec l’Agence Française de Développement (AFD). Rappelons que l’AFD a accordé une enveloppe de 2,4 millions d’euros à l’UCCIOI pour un programme visant à développer les relations d’affaires dans la région proche.

 

 

Bilan économique : la croissance se maintient dans l'Océan Indien

L’activité économique reste atone en Afrique du Sud et faible aux Comores, tandis que la croissance se maintient à Madagascar et aux Seychelles. Elle reste dynamique en Inde et à Maurice.

 

  • Inde : la croissance économique se consolide : le produit intérieur brut (PIB) augmente de 6,7 % (2017), à un rythme aussi rapide qu’en Chine (+ 6,9 %). Un rebond des exportations et une consommation des ménages vigoureuse permettent cette croissance. Néanmoins, l'investissement progresse moins vite.=
  • Afrique du Sud : l’activité économique reste en croissance faible en  en 2017 (+ 1,3 %, après + 0,6 % en 2016). Pourtant, grâce à une meilleure pluviométrie, la récolte agricole est en 2017 exceptionnelle. En outre, la production minière a augmenté, stimulée par le rebond des cours des produits de base. Toutefois, l'incertitude politique (vote de défiance à l’encontre du président Jacob Zuma) et la faible confiance des consommateurs et des entreprises continuent de peser sur la croissance.
  • Madagascar : la croissance se maintient en 2017 (+ 4,1 % après + 4,2 %), malgré des conditions climatiques défavorables et une épidémie de peste qui a fait chuter le tourisme. En 2017, une grave sécheresse a lourdement pesé sur l’activité agricole. Par ailleurs, Madagascar a été traversé par Enawo, le cyclone le plus puissant depuis 13 ans. La croissance est essentiellement portée par la vigueur des exportations de produits textiles et par l’expansion des travaux publics, liée en partie aux besoins de reconstruction.
  • Seychelles : la croissance économique se maintient également : + 4,2 % en 2017, après + 4,5 % en 2016. Toujours solide, le tourisme demeure le principal levier de croissance de l’économie seychelloise : après une hausse de 10 % en 2016, les arrivées de touristes ont augmenté de 20 % en 2017, pour atteindre 350 000 visiteurs. L'activité est par ailleurs tirée par une bonne performance du secteur de la pêche. La croissance reste par ailleurs soutenue à Maurice (+ 3,8 % comme en 2016).
  • Mozambique : la croissance économique ralentit en 2017 (+ 2,9 % après + 3,8 % en 2016), en dépit d'une croissance substantielle des exportations de charbon et d'aluminium. Ce ralentissement résulte principalement de la faiblesse de l'investissement.
  • Comores : la croissance économique reste modérée (+ 2,5 % en 2017). Les transferts provenant de la diaspora et l’investissement public dans les infrastructures soutiennent la demande interne. Une meilleure fourniture d’électricité et un plus grand accès aux services de télécommunications favorisent aussi les activités du secteur privé.

L'environnement régional

La Réunion et Mayotte se situent au sein d'une région hétérogène où l'intégration économique régionale est encore peu développée. Les deux départements français partagent la caractéristique de l'insularité avec Maurice, les Comores, les Seychelles et Madagascar. Les trois premiers ont des marchés étroits du fait de leur petite taille tandis que Madagascar et les Comores présentent, comme les pays voisins du continent africain, un faible niveau de PIB par habitant. L'accord commercial le plus avancé, dont sont exclus les deux départements français de par leur rattachement à une métropole, est formé autour de l'Afrique du Sud (SADC). Cette dernière fait d'ailleurs figure d'exception dans la zone puisque dotée d'une taille de marché plus importante et d'un niveau de développement supérieur à ses partenaires.

Bien que des organisations régionales existent et continuent de se développer, l'intégration économique régionale reste limitée dans l'océan Indien et l'Afrique australe. On distingue trois principaux accords régionaux impliquant des pays du pourtour de l'océan Indien. À l'exception de la participation de La Réunion à la Commission de l'océan Indien (COI), Mayotte et La Réunion, de par leur rattachement à la métropole, ne sont pas intégrées à ces accords régionaux.

Pour mémoire, ces accords régionaux s'incarnent par les trois organisations que sont :

  •  La Commission de l'océan Indien (COI), créée en 1984, qui regroupe les quatre États insulaires de l'océan Indien (Seychelles, Madagascar, Maurice et les Comores) ainsi que La Réunion au titre de la France. Son but est de favoriser les échanges intra-régionaux et de défendre les intérêts insulaires de ses membres qui ont en commun l'isolement, l'étroitesse de leur marché intérieur, la fragilité environnementale et l'exposition aux catastrophes naturelles. Cependant, les difficultés liées à l'insularité, aux différences de niveau de développement et aux crises politiques - notamment à Madagascar et aux Comores - compliquent le fonctionnement de cette organisation ;
  • Le marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA), créé en 1993, regroupe 20 États d'Afrique orientale et australe (dont les quatre états insulaires de l'océan Indien et hors Afrique du Sud). Établie en 2000, il s'agit à ce jour de la plus large zone de libre-échange sur le continent africain ;
  • La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), créée en 1979, regroupe 15 États (dont l'Afrique du Sud) et vise la constitution d'une zone économique intégrée. La SADC est devenue une zone de libre-échange depuis 2008. Parmi les organisations africaines, la SADC affiche le niveau le plus important de flux d'échanges intra-régionaux (20 % pour les exportations ; 33 % pour les importations), même si ces échanges sont essentiellement orientés vers l'Afrique du Sud.