Pêche durable, économie d’énergie et revalorisation des coproduits

Pendant longtemps, les acteurs économiques de l’industrie de la pêche n’étaient pas réputés être les meilleurs élèves en termes de développement durable. Une époque qui semble tirer à sa fin, comme le prouve en local REUNIMER avec ses engagements « verts ». Depuis quelques années, le grand public découvre à grand renfort de communication de la part des ONG telles que Greenpeace et Bloom les pratiques destructrices de la pêche telles que les DCP (Dispositif de Concentration de Poissons), la pêche électrique, le chalutage de fonds, etc.

 

 

 

Face à cette pression des activistes, certains grands noms de l’industrie de la pêche ont flanché : Intermarché a ainsi annoncé que sa flotte cessera totalement la pêche profonde au plus tard en 2025. En local, certains n’ont pas attendu d’être confrontés avant de prendre le cap du développement durable, a l’instar de REUNIMER. Car si l’on entend souvent parler d’environnement et de biodiversité (végétale et animale) lorsqu’il est question de développement durable, on omet très souvent que les ressources halieutiques sont elles aussi en quantité restreinte et qu’il faut les préserver. Par exemple, REUNIMER inclut dans ses pratiques celles de pêche durable avec un débit de certification MSC* (Marine Stewardship Council) qui certifie que les stocks cibles sont durables et en bonne santé. La société spécialiste, en parallèle avec l’ARIPA (Association réunionnaise interprofessionnelle de la pêche et de l'aquaculture), le PARADEP et l’IRD, a des programmes scientifiques sur ses bateaux.

 

Un premier pas dans un engagement certain dont les effets sont déjà visibles avec notamment l’impact aujourd’hui limité de la déprédation. Pour autant, si REUNIMER fait figure d’exemple dans ses pratiques de pêche, ce sont surtout ses activités de transformation qui demandent à l’heure actuelle le plus d’attention. Les salariés travaillent quasi exclusivement en milieu froid, et créer du froid sur un territoire tropical n’aide pas à réduire sa consommation d'énergie ainsi que son empreinte carbone. De fait, avec le soutien et l’expertise de l’ADEME, EDF et ASSURE (bureau d’études qui leur a permis de réaliser un audit de consommation énergétique), REUNIMER peut désormais se vanter d’une réelle économie d’énergie grâce à des éclairages LED, la récupération des gaz chauds réutilisés pour le dégivrage, les vides d’air ventilés sur les combles pour la dispersion des calories, les films réfléchissants sur les toitures, l’isolation des sols, etc.

 

Enfin, actuellement aucune filière de revalorisation des déchets de l’industrie de la pêche n’existe sur l’île de La Réunion. Les déchets sont alors broyés, gelés et envoyés à l'Île Maurice pour en faire du pet-food. Mes ces co-produits, dont le gisement est difficile à estimer, devraient bientôt trouver une porte de revalorisation au travers de la société VALOBIO, qui devrait enfin voir le jour d’ici 2019. Ce projet a pour but de faire des déchets de la pêche de l’engrais naturel.