Suivre  le développement d’un site internet

 

Confier le développement de son site web à une agence web ou un freelance ne signifie pas que vous n’aurez plus rien à faire. Pour obtenir un site internet conforme à vos objectifs, il est vivement conseillé de s’impliquer au maximum dans les différentes phases de développement du site internet. Cela suppose de bien comprendre l’organisation générale du projet, d’identifier les questions clés et les zones d’ombres pour anticiper tous les problèmes éventuels. Dans cet article, nous allons vous aider à suivre efficacement le développement d’un site web confié à une agence web.

 

Organisation générale du projet web

Avant de voir concrètement quel doit être le rôle du client dans les différentes phases de développement du site internet, il nous semble utile d’apporter un éclairage sur certaines facettes de l’organisation du projet web, généralement définis dès la proposition commerciale de l’agence.

 

Méthodologie traditionnelle vs méthodes agiles

 

Selon la méthodologie utilisée par l’agence web, le rôle du client peut être très différent. Même si chaque agence web adopte une organisation qui lui est propre, on peut néanmoins distinguer deux grandes familles de méthodologie en matière de développement de site web.

 

Méthodologie traditionnelle : Dans ce schéma, encore utilisée par la majorité des agences web, les besoins sont définis intégralement dans un cahier des charges très complet avant le développement du site internet. L’équipe technique découpe ensuite le cahier des charges et développe le site web sans interactions avec le client jusqu’à la livraison du site web et la phase de recette.

 

Méthodes agiles : Dans le cadre des méthodes agiles comme Scrum, le développement du site web est organisé en cycles courts, des sprints. Les besoins fonctionnels sont affinés sprint après sprint, et la livraison des développements après chaque sprint permet de réorienter le projet si nécessaire. Les méthodes agiles sont surtout utilisées pour des projets complexes, même si l’utilisation de cette méthode par de nombreuses startups laisse penser qu’il s’agit d’une bonne méthode pour des petits projets qui ont besoin d’évolutions régulières pour répondre parfaitement aux besoins de leur cible.

 

De plus en plus d’agences web combinent les deux approches. Le cahier des charges initial reste assez général, les besoins fonctionnels sont affinés au fur et à mesure du développement, mais il n’y a pas pour autant livraison des modifications toutes les deux semaines. Dans la suite de l’article, nous allons partir de l’hypothèse qu’il s’agit d’un projet réalisé dans le cadre d’une méthodologie traditionnelle.

 

Zoom sur quelques points clés à valider avec votre agence web

 

Avant le démarrage du développement du site, il est important de valider un certain nombre de points avec votre agence web. Ces points peuvent être précisés dans la proposition de l’agence ou faire l’objet d’échanges au départ. Attention à garder une trace écrite des obligations du prestataire notamment en matière de périmètre fonctionnel et de timing.

 

Planning général : La plupart des agences web fournissent un planning général dès la proposition commerciale. Dans de nombreux cas, le cahier des charges est précisé après le bon de commande. Il faut veiller à demander une actualisation du planning général une fois que le périmètre fonctionnel du site internet est précisé.

Engagement sur les délais : Même si les retards, souvent importants, sont très fréquents en matière de développement de site web. Il est tout à fait possible d’exiger une pénalité financière si les délais ne sont pas respectés. On peut par exemple imaginer une sanction de 5% pour chaque semaine de retard, éventuellement après 2 semaines de retard « normal ».

 

Points d’étapes : Il est vivement conseillé de prévoir dès le départ des points d’étapes réguliers tout au long du développement du site. Généralement, les interactions avec l’agence web sont très nombreuses au départ (validation des maquettes, précisions sur les fonctionnalités, etc.), mais par la suite, l’agence web a tendance à rester assez silencieuse. En prévoyant des points d’étapes au milieu du développement, cela vous permet non seulement de suivre l’avancement et d’anticiper les problèmes éventuels, mais surtout c’est une contrainte qui incite votre prestataire web à développer le site petit à petit, et non d’attendre une semaine avant la date de livraison pour faire une grosse partie du travail.

 

Temps de recette : La phase de recette (ou débuggage) est vraiment très importante. Certains prestataires ont tendance à proposer des phases de recette assez courtes, i.e moins de deux semaines, pour clôturer rapidement le projet. Les modifications souhaitées après la fin de la phase de recette font généralement l’objet d’une facturation supplémentaire. Si vous n’êtes pas sûrs de pouvoir consacrer plusieurs heures par jour pour tester le site durant la phase de recette, nous vous invitons à insister pour obtenir une phase de recette assez longue.

 

Interlocuteurs : Dans la plupart des cas, l’interlocuteur principal pour le suivi du projet dans l’agence est le chef de projet. Dans certaines petites agences, cela peut être l’un des fondateurs, qui joue alors aussi le rôle de commercial, voire l’architecte technique ou le développeur principal. En tout cas, il est vivement conseillé de rencontrer l’interlocuteur principal avant de signer.

 

Suivi du développement du site internet phase par phase

 

Dans cette partie, nous allons voir quel est le rôle du client au cours de chaque étape de développement du site web. Le schéma ci-dessous présente les grandes étapes du développement d’un site web assez simple dans le cadre d’une méthodologie traditionnelle.

 

Phase 1 – Maquettes et besoins fonctionnels

 

Validation des maquettes

 

La réalisation des maquettes est généralement l’une des premiers chantiers. Cela se passe souvent en deux étapes, avec une validation du client à la fin de chaque étape.

 

1. Conception des wireframes : Dans un premier temps, il s’agit de poser la structure des pages principales. Il s’agit essentiellement d’un travail d’architecture de l’information. Vous trouverez ci-contre un exemple de wireframe.

 

2. Conception des maquettes finales : Une fois que les wireframes, ou maquettes fonctionnelles, ont été validés, ce qui peut nécessite plusieurs aller-retours entre vous et l’agence web, l’objectif est de réaliser les maquettes finales. Il s’agit en quelque sorte de mettre les couleurs sur les wireframes en créant une identité graphique forte et cohérente avec votre activité.

Même si c’est l’agence qui réalise les maquettes et dirige les échanges, nous vous conseillons de prendre le temps de réfléchir de votre côté aux maquettes. Cela suppose généralement de faire une veille approfondie des sites web de vos concurrents et de prendre le temps de tester les maquettes proposées par l’agence par vos proches, ou mieux par des personnes proches de votre cible finale.

Spécifications fonctionnelles

 

Dans le cadre d’une méthodologie traditionnelle, l’agence web doit disposer d’un cahier des charges précis et complet avant de commencer le développement. Peu de clients fournissent un tel document à l’agence. Généralement, c’est à l’agence web, et plus précisément au chef de projet, qu’incombe le travail de rédaction des spécifications fonctionnelles du site web. Chaque fonctionnalité du site web doit être explicitée en détail, tous les cas possibles doivent être envisagés.

 

C’est une étape vraiment importante car il est toujours coûteux de modifier ensuite une fonctionnalité déjà développée. Pour arriver à définir en détail les fonctionnalités, l’agence peut organiser des ateliers de travail ou vous inviter à réviser les documents de travail. Quelle que soit la méthode utilisée, prenez le temps de bien étudier les spécifications proposées en vous mettant au maximum à la place des utilisateurs ciblés.

 

Phase 2 – Développement du site internet

 

Durant la phase de développement du site web, il y a généralement très peu d’interactions entre l’agence web et le client, en tout cas dans le cadre d’une méthodologie traditionnelle. Si les spécifications fonctionnelles et les maquettes ont été parfaitement détaillées et validées par vos soins durant la première phase, cela ne pose pas de problèmes. Si les spécifications fonctionnelles sont floues, ce qui est souvent le cas, nous vous conseillons d’insister pour avoir des points d’étapes. L’intérêt est non seulement de d’inciter l’agence à ne pas prendre de retard, mais également de profiter de cet échange pour préciser les fonctionnalités qui seront développées après le point d’étape.

 

Phase 3 – Recette

 

Comme nous le rappelions plus haut, la phase de recette est vraiment très importante. C’est au cours de cette phase que le site web sera débuggé et fignolé à tous les niveaux : choix final des mots, alignement des blocs, etc. Généralement, le solde de la prestation est versée à la fin de la recette, d’où l’intérêt des agences à clôturer vite la recette. Les modifications souhaitées après la phase de recette deviennent souvent payantes.

 

Comment s’organiser pour la phase de recette ? Déjà, il faut l’anticiper et se réserver beaucoup de temps, c’est un travail très chronophage. Evidemment, si vous êtes plusieurs à tester le site et à remonter les problèmes, c’est toujours mieux. Ensuite, il faut découper le travail : bugs graphiques, relecture des textes, tests sur plusieurs navigateurs, fonctionnalités spécifiques, etc. Tout doit être testé dans les moindres détails. Quand vous testez un formulaire par exemple, insérez des valeurs qui n’ont pas de sens, ne remplissez pas tous les champs, cliquez partout, etc. Et enfin, il faut suivre le traitement des demandes. La plupart des agences web proposent à leur client de remonter les problèmes sur un outil de suivi comme Redmine, ou Jira pour les plus professionnelles, mais parfois, cela se passe par mail… Quelle que soit la méthode utilisée, vous devez vous assurer que tous les problèmes ont été résolus avant de clôturer la recette.