Comment financer sa reprise d’entreprise ?

1) Quid de la conjoncture actuelle ? 

 

Malgré la conjoncture financière internationale liée à la dette des pays occidentaux, la période est généralement considérée en milieu bancaire comme une conjoncture où, globalement, les bilans des entreprises sont en redressement : CAHT, EBE, Résultat Net, soit par reprise de l’activité, soit par contraction des coûts. D’autres entreprises connaissent la crise à retardement (contrats avec les collectivités locales, contrats pluriannuels). D’autres encore, connaissent un fort développement (informatique, NTIC). Attention, néanmoins, aux éventuelles perspectives de ralentissement économique et aux soubresauts liés à la dette extérieure.

 

En ce qui concerne les LBO et la croissance externe, les mouvements ont bien repris. Mais précisons qu’il s’agit plutôt de gros dossiers de croissance externe même si des dossiers de moins de 3 M€ de valorisation peuvent être concernés. 

 

2) Quels sont les facteurs d’achoppement aujourd’hui ?

 

Quand un dossier de cession reprise n’aboutit pas, les raisons en sont le plus souvent les suivantes :

• un endettement trop important pour l’opération envisagée 

• une valorisation trop forte de la cible 

• un apport insuffisant du repreneur 

• un secteur considéré comme difficile 

• un besoin de lignes bancaires complémentaires mal évalué 

• un cédant qui n’est pas véritablement prêt à vendre (il est important de cerner la véritable motivation du vendeur)

 

3) Quelles sont les méthodes de valorisation utilisées ? 

 

• le plus souvent un multiple de l’EBIT (résultat d’exploitation) ou de l’EBITDA (EBE) pour les gros dossiers de croissance externe. Par exemple : x fois l’EBIT moins la Dette Financière Nette. 

• la méthode des comparatifs si le secteur est hors norme 

• les valeurs de rendement ne sont pas les plus appréciées car elles ne tiennent pas compte de la dette résiduelle 

• rarement les « discounted cash flows » (DCF), la banque finançant sur la base de l’existant en retraitant les comptes de résultat.

 

4) Quels sont les critères de choix des repreneurs et de cibles ?

 

• Tout d’abord et de manière incontournable, son cursus personnel, son expérience managériale et son expérience du secteur envisagé 

• La plupart du temps, il n’y a pas de secteur interdit, même si l’on prête attention à la presse, au BTP, à la construction neuve… 

• Attention au(x) client(s) prépondérant(s) et à la concentration 

• Attention aux fournisseurs exclusifs…

 

5) Quel business plan et quel montage financier pour la reprise ?

 

• Présenter l’analyse financière et d’exploitation de la cible sur 3 ans : grandes masses du bilan, SIG, endettement… 

• Il est tant de dire et de répéter qu’il faut proscrire « les business plans sur une page, cumulant holding et cible »… Le business plan doit être détaillé

• Il faut étayer les hypothèses retenues : creusement du secteur, moyenne du marché, validation par une situation intermédiaire. 

3 à 5 ans de planification voire la durée du crédit, avec une hypothèse moyenne (pas d’hypothèse haute, ni d’hypothèse basse, le banquier fera le crash test par lui même

• définir le niveau d’investissement année par année et calculer les dotations aux amortissements 

déterminer précisément le BFR et son accroissement année par année 

• 30 à 35 % minimum d’apport personnel 

• 70 % à 80 % (selon le secteur) du RN de la cible affecté à la holding sous forme de dividendes pour rembourser l’emprunt 

• un remboursement annuel de la dette / CAF > 120 % 

• une dette financière nette / EBE < 3 à 5 

• un earn out peut être accepté, à la double condition qu’il soit limité dans le temps (2 ans, 3 ans : à voir) et qu’il ne « pompe » pas tout le résultat restant !

 

6) Quel financement bancaire aujourd’hui ?

 

• Un durée de prêt de 7 ans maximum 

• Retenons que pour un dossier important ou tendu, la banque préférera partager le risque avec une autre banque, surtout si c’est la banque du cédant.

• Un co-financement BPI peut être envisagé également à travers un CDT (Contrat de Développement Transmission). 

• Il est possible d’obtenir via la BPI, dans le cadre d’une société en croissance externe (mais pas pour un LBO de repreneur personne physique) un CDP (Contrat de Développement Participatif)

 


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