Comment faire échouer une opération de Fusion-Acquisition ?

Les conclusions des experts semblent unanimes : près d’une fusion acquisition sur deux est vouée à l’échec, c’est-à-dire qu’elle ne tient pas ses promesses en termes de création de valeur, d’économies ou de profits. Pour atteindre ce piètre résultat, les recettes sont multiples mais celles touchant au facteur humain se révèlent souvent les plus efficaces. En voici une liste non limitative :

  • Négliger le facteur temps

L’annonce d’une fusion acquisition s’accompagne habituellement de perspectives de résultats ambitieuses. La réalité montre qu’il faut souvent attendre plus longtemps que prévu pour les atteindre. En effet, la complexité des dossiers fait généralement apparaître des obstacles imprévus et ralentit les processus.

Or, le temps est une denrée de plus en plus rare dans les entreprises. Les personnes en charge du projet sont souvent celles qui sont déjà surinvesties et dont leurs responsables ne peuvent se passer. 

  • Sous estimer l’identification du nouveau partenaire

Il ne faut pas se contenter de collecter des informations financières, commerciales ou techniques. Tous les renseignements qui font la véritable identité du futur partenaire sont précieux et facilitent la collaboration ultérieure.

Citons le style de management, les principes d’action, la manière de résoudre les problèmes, l’attitude face au risque, la gestion du temps, les pratiques Ressources Humaines, les modes de communication, l’ouverture aux idées nouvelles.

  • Se passer d’une vision claire

La vision doit créer du sens et clarifier les enjeux. Les salariés des deux entités veulent comprendre où on veut aller, avec quels acteurs, quelles seront les conditions du succès ainsi que les avantages concurrentiels du nouvel ensemble. Il conviendra aussi de définir les comportements attendus. Vient ensuite l’exercice le plus difficile : mettre cette vision en pratique, la vivre au quotidien, harmoniser le discours et les pratiques.

  • Sous estimer le rôle de l’équipe dirigeante

La composition de cette équipe est en soi un exercice délicat. Les postes clés doivent être confiés selon des critères clairs, équitables à des personnes reconnues pour leurs compétences, leurs capacités d’organisation, d’animation mais aussi leur exemplarité.

Elle doit en effet fixer les priorités, les objectifs, un calendrier, les ressources nécessaires sans oublier les critères de performance. Elle doit aussi faire preuve de cohésion, parler d’une seule voix et savoir fédérer les équipes.

  • Moins on en dit mieux on se porte

Il est primordial d’informer les salariés tout au long du processus de fusion acquisition, de la préparation à l’atteinte des objectifs. Trop souvent, les dirigeants estiment que tout a déjà été dit, qu’il suffit d’informer ceux qui sont directement impliqués et qu’il vaut mieux réunir tous les salariés une fois pour toutes plutôt que de rencontrer plus fréquemment de petits groupes. Le bon vieux management de proximité mérite souvent d’être réinventé.

  • Oublier de fidéliser les personnes clés

Une fusion acquisition crée des turbulences, génère des incertitudes et éveille l’attention des cabinets de recrutement dès la première annonce. Les personnes clés dans la nouvelle organisation doivent être identifiées rapidement, rassurées et fidélisées. Contrairement aux idées reçues, l’argent n’est pas le seul moyen. En effet, les perspectives de découverte, d’apprentissage et de d’évolution –à condition qu’elles soient réelles- mais aussi le parler vrai sont autant de leviers pour donner envie de s’engager.

  • Méconnaître les conditions d’une coopération

La constitution d’une nouvelle entité ne suffit pas à créer un capital confiance. Les salariés connaissent eux aussi les statistiques et les risques liés à une telle opération.

Pour coopérer, il faut le vouloir et le pouvoir. Pour déclencher cette envie, il faut d’abord se sentir libre, respecté et intégré. Il faut ensuite identifier les raisons communes de coopérer, les bénéfices possibles pour chaque partie.

Il ne faut pas hésiter à souligner les difficultés que la coopération peut engendrer pour mieux les anticiper.

Il faut aussi apprendre à connaître l’autre et ses spécificités, découvrir et apprécier ses points forts, éviter les attitudes bloquantes.

En construisant les fondations de la coopération – sans oublier que cela prend du temps- il sera possible de définir un projet et des méthodes de travail communs puis de s’y atteler.

  • Il ne suffit pas de dire

Dire ne veut pas dire entendu

Entendu ne veut pas dire compris

Compris ne veut pas dire accepté

Accepté ne veut pas dire réalisé

Réalisé une fois ne veut pas dire transposé dans la pratique quotidienne

  • Négliger l’intégration des nouvelles équipes

La découverte du projet, de la nouvelle organisation et de toutes les bonnes intentions ne suffisent pas à rapprocher les hommes.

Il faudra aussi leur permettre de faire connaissance, découvrir leurs cultures réciproques (nationales et / ou d’entreprise) et surtout leurs points forts respectifs, les opportunités plutôt que les risques.

La création d’équipes projets permet d’associer les représentants des deux entreprises qui vont ainsi s’observer puis créer des liens et progressivement apprendre à travailler ensemble.

 

L’investissement formation contribuera lui aussi à l’intégration et l’efficacité :

  • faire connaître le partenaire, ses activités, implantations, produits, marchés
  • mettre au point des méthodes communes de travail, de résolution de problèmes, de gestion du temps
  • identifier les compétences nouvelles - techniques, commerciales ou managériales - dont aura besoin l’entreprise
  • former à la gestion de projet pour faire face dans les meilleures conditions à la complexité, au manque de temps et parfois de ressources qui caractérisent souvent les opérations de rapprochement
  • Ne pas profiter de la diversité

Les difficultés des rencontres font aussi leur richesse. S’intéresser à l’autre, accepter ses points forts et ses bonnes pratiques facilite la découverte de nouvelles idées, de méthodes alternatives.

 

Permettre à ceux qui sont repris de trouver leur place et ne pas leur imposer systématiquement les règles du repreneur permettra de montre une véritable envie de travailler ensemble et constituera un pas supplémentaire vers la réussite.


e-Conseil & Assistance et Vidya, expérimentés dans la gestion de la cession, d'acquisition et de transmission d’entreprise et de clientèle vous accompagne pour toutes ces opérations afin de les sécuriser juridiquement. Il est contre-productif de se passer des conseils de professionnels aguerris , alors n’hésitez pas à nous contacter.