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3 conseils pour reprendre une entreprise avec un fonds majoritaire

Depuis l'automne 2017, Olivier Sillion (à gauche) et Guillaume Wehrlin (à droite) sont les nouveaux patrons de Maison Berger, anciennement Lampe Berger. - DR
Depuis l'automne 2017, Olivier Sillion (à gauche) et Guillaume Wehrlin (à droite) sont les nouveaux patrons de Maison Berger, anciennement Lampe Berger. - DR

Deux entrepreneurs ont repris Maison Berger, une PME normande connue pour ses lampes diffuseurs de parfums, en s'associant à un fonds d'investissement majoritaire au capital. Ils livrent trois clefs pour réussir cette forme de rachat.

 

Depuis l'automne 2017, Olivier Sillion et Guillaume Wehrlin sont les nouveaux patrons de Maison Berger, anciennement Lampe Berger. L'entreprise normande de 150 salariés a réalisé 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017. Respectivement président et directeur général marketing-ventes, ces deux ex-cadres dirigeants ont participé au rachat de cette société de 120 ans, située dans la commune de Bourgtheroulde, en Normandie (Eure). Une opération rendue possible par l'appui du fonds Argos Soditic, désormais actionnaire majoritaire. Pour Olivier Sillion, cette forme de reprise, avec une direction opérationnelle minoritaire, ne peut réussir qu'à certaines conditions.

 

1. Avoir des objectifs communs

 

Avant de conclure le deal avec Argos, Olivier Sillion a passé deux ans à travailler sur ce  dossier de reprise . Il connaît les forces de Maison Berger : une notoriété importante, une croissance de 33 % sur les cinq dernières années et une forte présence à l'international, avec 80 % du chiffre d'affaires à l'export. Il a aussi identifié les faiblesses de l'entreprise, à l'image vieillissante et au positionnement étroit. «  Berger est leader sur un marché de niche, la lampe à catalyse, explique le nouveau dirigeant. Nous voulons en faire un outsider mondial du parfum d'intérieur haut de gamme, un marché en pleine croissance.  » Quand Olivier Sillion rencontre le fonds Argos l'an passé pour commencer les discussions, il réalise que leurs diagnostics et les directions à donner pour faire grandir l'entreprise sont quasiment similaires. Un préalable indispensable à une bonne entente.

 

2. Un partage des rôles clair

 

Autre point essentiel : s'entendre sur les règles du jeu et le partage des rôles. L'actionnaire principal sera-t-il interventionniste en contrôlant chaque décision ? Ou bien laissera-t-il carte blanche à la direction pour piloter la stratégie ? «  Argos est un juste milieu entre ces deux voies, ce qui nous convient très bien  », indique Olivier Sillion. Autrement dit, sans être omniprésent au quotidien, l'investisseur a le recul nécessaire pour corriger les écarts d'un management tenté de brûler les étapes. A la passion portée par les dirigeants du terrain, il faut parfois une dose de raisonnable pour équilibrer la stratégie.

 

3. Des échanges transparents

 

Entre le management et le fonds majoritaire, les échanges sont réguliers et se font de manière transparente. L'objectif est d'instaurer la confiance avec un dialogue direct et un alignement des stratégies. «  Il peut y avoir des aléas et on peut se tromper. Mais si la confiance est là, l'entreprise ne dévie pas du cap que l'on s'est fixé au départ  », résume Olivier Sillion. En quelques mois, l'entreprise s'est ouverte à  cinq nouveaux pays et a lancé une nouvelle gamme de produits avec le créateur de parfums Givaudan. Le tout accompagné par une refonte des outils de communication et l'utilisation de canaux digitaux pour rajeunir la cible.

 

Source lesechos.fr