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Libre-échange - La « Tripartite », un modèle en Afrique

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La Zone tripartite de libre-échange (Tripartite Free Trade Area - TFTA), ou la Tripartite, se veut un marché commun unissant 26 des 54 pays africains, soit 625 millions d'habitants et un PIB global de plus de 1000 milliards $.

Après cinq ans de négociations, 26 pays d’Afrique de l’Est ont signé le 10 juin 2015 dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, un traité de libre-échange tripartite qui s’étend du Cap (Afrique du Sud) au Caire (Égypte). La Tripartite Free Trade Area (TFTA) regroupe trois régions économiques avec des pays aux niveaux de développement très divers qui n'ont pas encore achevé leur intégration. Il s'agit du Comesa, le Marché commun des États d'Afrique australe et de l'Est, l’EAC (Communauté d'Afrique de l'Est) et la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe).

« L'objectif final est de permettre une circulation facile des marchandises entre les pays, sans taxes », expliquait alors Peter Kiguta, directeur général de l'EAC (Communauté d'Afrique de l'Est) au journal français Le Monde. De fait, l'objectif principal de ce traité est de créer des tarifs douaniers préférentiels et d’éliminer les barrières non tarifaires, le protectionnisme de chaque pays étant l’un des freins à la circulation des marchandises. Le rôle de la Tripartite est donc d'harmoniser les politiques commerciales.

Rappelons que seuls 12% environ des échanges commerciaux en Afrique ont lieu entre pays du continent, contre 55% en Asie et 70% en Europe. Ainsi, les pays signataires de cet accord tablent à long terme, sur une hausse de 20 à 30% des échanges commerciaux entre pays membres de cette espace. À condition qu’aboutissent les projets sous-régionaux de construction d'infrastructures (routes, chemins de fer et autres voies de communication) du Nepad, le partenariat pour le développement en Afrique mis en place en 2014.

L’Éthiopie, l'Afrique du Sud et le Rwanda qui ont des grandes attentes vis à vis de ce traité tripartite, sont parmi les pays qui pourraient en profiter le plus selon RFI (Radio France International). Ainsi, l’Éthiopie qui fait déjà partie des pays les plus dynamiques de cette région, espère "devenir un exportateur de sucre, de textiles ou encore de chaussures, dont les usines se développent rapidement" grâce à ce marché commun africain. Après des années de forte croissance (+10% par an), le pays qui a reçu d'énormes investissements, a vu celle-ci fléchir et demeurer sous la barre des 7%.

De même, en l'Afrique du Sud, première économie africaine à la peine, la création de la Tripartite suscite espoirs et convoitises. Pour le pays arc-en-ciel, le marché africain est synonyme d'opportunités économiques toujours plus grandes, notamment pour le secteur automobile qui pourrait bénéficier de la libéralisation des échanges sur le continent.

Enfin, les autorités rwandaises pour leur part, espèrent que ce traité permettra le désenclavement du pays. "L’intégration régionale est la solution pour un pays comme le Rwanda, qui se positionne toujours pour accroitre son marché et qui est bien intégré dans la zone économique de l’Afrique de l’Est. Nous sommes un pays géographiquement enclavé, donc le fait que l’on fasse partie d’un ensemble plus large, c’est très bénéfique pour le Rwanda », a expliqué Benjamin Gasamaguera, le président de la Fédération du secteur privé rwandais (RPSF) à RFI.

Source www.AFRIQUEEXPANSION.com