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Transactions transfrontalières en afrique: le FMI en quête d’un mécanisme de contrôle

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Christine LAGARDE, directrice générale du Fonds monétaire international, à l'Ile Maurice.

Le potentiel de développement du continent africain a attiré des banques d’Europe, d’Inde et  de Chine. 

Une situation qui accroît des risques systémiques.

Les transactions bancaires transfrontalières seront au centre de la visite de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Elle réunira autour d’elle des gouverneurs généraux de plusieurs pays d’Afrique, demain, au siège de l’Africa Training Institute du FMI, qui se trouve à Ébène, pour en débattre.

 

Très peu d’information a transpiré autour de la teneur de cette rencontre. L’assistance aux travaux de cette réunion est d’ailleurs strictement réservée aux experts bancaires. Il n’en demeure pas moins que l’expansion des activités bancaires sur le continent africain a constitué ces temps derniers une préoccupation du FMI.

 

D’ailleurs dans  un rapport en 2014 intitulé Making Cross-Border Banking Work for Africa, Thorsten Beck, Michael Fuchs, Dorothe Singer et Makaio Witte ont souligné comment, depuis les vingt dernières années, les activités bancaires transfrontalières avaient sensiblement augmenté sur le continent africain. Les auteurs de ce rapport devaient  indiquer qu’outre les banques en provenance de l’Europe, celles de l’Inde et la Chine ont également renforcé leur présence dans ce secteur en Afrique.

Un an après, dans un bulletin portant sur «l’expansion des banques panafricaines pourrait accroître les risques systémiques»,  le FMI remet le sujet sur le tapis. Cette fois-ci pour exprimer avec force la nécessité de renforcer la supervision du développement des activités bancaires  transfrontalières en Afrique.

 

Dans ce rapport, les experts du FMI indiquent toutefois que la mise en place d’un mécanisme de supervision des activités bancaires transfrontalières, notamment au niveau de certaines holdings, ne sera pas chose aisée. Plusieurs contraintes menacent de compromettre la bonne marche d’un processus de supervision.  Ces contraintes résultent d’un manque de ressources dans la plupart des pays d’Afrique. En raison des ressources limitées pour exercer plus de contrôle sur les activités bancaires courantes, les experts du FMI ont indiqué que l’extension d’un service de supervision sur les activités des banques transfrontalières qui, de nature, ont un ancrage en dehors du continent africain, implique des compétences accrues. Ce qui, en fin de compte, crée une situation où les banques engagées dans des activités transfrontalières opèrent sans véritable garde-fou pour  les superviser.

L’inquiétude du FMI ne s’arrête pas aux activités des banques transfrontalières seulement. Celles des sociétés holding bancaires constituent un souci dans un environnement qui souffre d’un déficit en termes de surveillance des activtés transfrontalières normales.

 

Dans ce contexte, les experts du FMI estiment que le simple recours à un mécanisme de supervision ne suffit pas. Ils évoquent la nécessité de mettre en place un plan de coopération qui devrait avoir pour objectif de soutenir et renforcer les mesures qui sont prises au niveau du mécanisme de supervision.

Outre la nécessité de renforcer le contrôle au niveau de la supervision des activités bancaires transfrontalières, les experts du FMI ont envisagé d’autres formules susceptibles d’être engagées. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’un programme visant à tester la résistance des principales banques panafricains face aux chocs qui, potentiellement, peuvent les menacer. Ce qui devrait déboucher sur une meilleure compréhension des risques associés à des activités transfrontalières tels que les vulnérabilités qu’elles sont à même de produire ou encore les dangers que les effets collatéraux de leur dysfonctionnement puissent se répandre sur l’ensemble du continent.

Les incursions du Fonds monétaire international dans les méandres des activités bancaires transfrontalières sur le continent africain ont également créé la nécessité de mettre en place  un programme de réforme, afin de prévenir les effets pervers que l’absence de supervision  peut entraîner.

 

Qu’à cela ne tienne, les banques transfrontalières sur le continent africain sont un atout pour le renforcement de son développement économique. La présence de ces institutions permet à l’Afrique de disposer, en son sein, des moyens financiers nécessaires pour que les perspectives de croissance dont elle est génératrice puissent  se matérialiser.

 

Source L'express.mu par la rédaction