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Mauristea bientôt prête à démarrer la production de thé vert

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La Mauristea Investment Co Ltd démarrera la production de thé vert à Dubreuil en mars ou avril prochain, a annoncé au Mauricien Stéphanie Stafford, représentante de l'usine à Maurice.

Une nouvelle unité de production de thé noir mûr lancée simultanément à Port-Louis;

 

Article paru dans Le Mauricien  24 January, 2017 - 21:00

Les équipements devant permettre le début de la production sont déjà arrivés et devraient être installés bientôt dans une partie de l'ancienne usine de thé, qui a été nettoyée.  Toutefois, les promoteurs considèrent qu'il serait plus pratique de construire un édifice temporaire en tôle pour installer les équipements de production, qui seront transférés dans l'ancienne usine, actuellement dans un état de délabrement total, une fois que la rénovation du bâtiment aura été complétée. Des discussions à ce sujet sont en cour avec les autorités compétentes. « Ce serait plus hygiénique dans la mesure où les travaux de nettoyage dégagent de la poussière », estime la porte-parole de Mauristea.

Le thé vert qui sera produit devrait être un thé haut de gamme, à l'instar du thé noir mur, que la compagnie produit déjà à Maurice. La réouverture de l'usine de Dubreuil avait été annoncée dans le budget de Pravind Jugnauth l'année dernière et la compagnie chinoise devrait investir quelque Rs 100 M pour remettre l'usine en état, celle-ci ayant fermé ses portes en 1999 alors que l'industrie théière passait par une crise en raison de la chute drastique des prix sur le marché mondial.

 

Stéphanie Stafford a expliqué que la réouverture de l'usine de Dubreuil permettra de donner une nouvelle vie au village théier, qui s'est développé autour de l'établissement. Déjà, une vingtaine de personnes vivant dans la région ont été recrutées. D'autres seront embauchées au fur et à mesure que l'usine se développe.

 

C'est lors de son passage à Maurice il y a quelques années que Hailun Kuanfu, gros producteur de thé en Chine, a eu un véritable coup de coeur pour les plantations de thé à Maurice. Il estimait que toutes les conditions étaient réunies dans notre pays pour que les plantes poussent naturellement, sans parasites de toutes sortes. Hem Ramahotar, de NAPRO, partage cet avis. « La spécificité de la culture théière à Maurice réside dans notre climat. Maurice est un  pays qui ne connaît pas la pollution de l'air, ce qui permet de produire des feuilles de thé propres. De plus, les plantations de thé ont un caractère propre dans la mesure où les plantes datent de 75 à 100 ans, et ce sans avoir été affectées par les maladies. L'utilisation d'engrais inorganiques pour assurer le rendement des plantes constitue une garantie de la qualité des cultures de thé », explique-t-il.

 

L'importation des plantes de thé est interdite à Maurice afin d'éviter la venue de parasites, protégeant ainsi les plantations théières mauriciennes. Installée à Maurice depuis quatre ans, la Mauristea Investment Co Ltd a investi quelque Rs 200 M pour créer une réelle révolution de l'industrie dans l'île grâce à la production de thé noir mur. Sa production locale se démarque de la technologie traditionnelle britannique dans la mesure où elle passe par le vieillissement du thé noir, acheté sur le marché local. Le processus de fermentation et de maturation prend au moins 365 jours après avoir passé par 21 étapes de cuisson.

 

Le thé noir mur de Kuanfu est connu pour être un produit naturel. Il a fait l'objet d'inspections par des autorités internationales, dont le ministère chinois de l'Agriculture. Une nouvelle unité de production devrait être lancée à proximité du Tea Art Center, à l'arrière de l'ancien bâtiment de l'ICAC, à Port-Louis. La compagnie continuera pendant encore quelque temps à s'approvisionner en feuilles de thé vert et en thé noir sur le marché local, sous la supervision de NAPRO. Toutefois, la compagnie lancera sa propre  pépinière et ses propres plantations dans les prochains jours. D'ici trois à cinq ans, elle pourra bénéficier de ses propres feuilles.

 

Avec ces nouveaux développements ainsi que la croissance de la consommation à Maurice, l'industrie théière semble avoir encore de beaux jours devant elle. Le ministre de l'Agro-industrie, Mahen Seeruttun, y croit. « Maurice était un gros producteur de thé jusque dans les années 80’. On produisait quelque 8 000 tonnes de thé, dont une partie était exportée. Puis il y a eu une baisse dans les prix du thé à l'international. En même temps, le prix du sucre s'avérait très intéressant. Ainsi, les terres aptes à la culture du thé ont été converties à la plantation sucrière. Mais aujourd'hui, nous assistons à un retour vers le thé », explique le ministre (voir aussi notre reportage sur l'usine de Bois Chéri en pages 14 et 15). Aujourd'hui, Maurice produit autour de 1 500 tonnes de thé annuellement. « Nous avons une population de 1,3 million d'habitants et nous accueillons autant de touristes chaque année dans le pays. Or, les étrangers aiment notre thé », poursuit le ministre. Mahen Utchanah souligne, lui, l'importance de l'apport de Mauristea dans la relance de l'industrie théière.

 

A noter que le gouvernement a lancé une série de mesures pour soutenir les planteurs existants. « On veut mettre des terres additionnelles sous culture de thé. Quelque 600 arpents abandonnés devront être mis sous culture de thé dans les trois à quatre prochaines années », souligne Mahen Seeruttun.